DISCOUNT de Louis-Julien Petit avec Olivier Barthelemy : Pour lutter contre la mise en place de caisses automatiques qui menace leurs emplois, les employés d’un Hard Discount créent clandestinement leur propre « Discount alternatif », en récupérant des produits qui auraient dû être gaspillés…
Le sujet est très actuel. Le personnel de ces hypermarchés low cost est payé au plus bas avec des horaires flexibles. La misère à l’état brut, chacun pour soi, le personnel est nombriliste, la chef d’entreprise est au pied du mur face au groupe qui impose l’automatisation. Tout est dit dans le film mais il manque un je ne sais quoi pour rendre plus crédible. A voir à la télévision.
BIRDMAN de Alejandro González Iñárritu : À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson (Mickaël Keaton)était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego…
Tout le film, ou presque, est construit comme un unique plan séquence. Il y a bien sûr des raccords mais si on n’y prête pas attention on ne les voit pas. Ce dispositif donne une allure et un style tout à fait personnel à ce film et allume notre attention.
Une grande réflexion sur le monde du spectacle, américain, certes, mais au fond pas si différend du nôtre, Le plus intéressant étant qu’Inarritu suggère les questions plus qu’il ne les pose et surtout qu’il ne donne pas de réponse. A voir absolument.
LES MERVEILLES de Alice Rohrwacher : Dans un village en Ombrie, c’est la fin de l’été. Gelsomina (Maria Alexandra Lungu) vit avec ses parents et ses trois jeunes sœurs, dans une ferme délabrée où ils produisent du miel. Volontairement tenues à distance du monde par leur père, qui en prédit la fin proche et prône un rapport privilégié à la nature, les filles grandissent en marge. Pourtant, les règles strictes qui tiennent la famille ensemble vont être mises à mal par l’arrivée de Martin, un jeune délinquant accueilli dans le cadre d’un programme de réinsertion, et par le tournage du « Village des merveilles », un jeu télévisé qui envahit la région.
Ce film est curieux , différent, décalé, mais nous avons passé un très bon moment avec cette famille attachante (même le père, si grincheux qu’il soit). Ils vivent sans télé, sans radio, travaillent tous dur au plus près de la nature (les abeilles), profitent de la mer toute proche. Il se dégage de ce film une certaine philosophie sur les ingrédients du bonheur. A voir.
BIG EYES de Tim Burton : BIG EYES raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane (Christoph Waltz) a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret (Amy Adams). L’extraordinaire mensonge des Keane a réussi à duper le monde entier. Le film se concentre sur l’éveil artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux et sa relation tumultueuse avec son mari, qui a connu la gloire en s’attribuant tout le mérite de son travail.
Nous ne dirions pas que c’est un chef d’oeuvre, nous avons vu de meilleurs films de ce réalisateur. C. Waltz est machiavélique, il est drôle, inquiétant et pathétique. En face, A. Adams apporte la sensibilité, le drame, la frustration adéquate et permet de faire le tableau réussit de la condition sociale de la femme durant ces années. A voir pour T. Burton et le jeu des acteurs.
TAXI TEHERAN de Jafar Panahi : Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues animées de Téhéran. Au gré des passagers qui se succèdent et se confient à lui, le réalisateur dresse le portrait de la société iranienne entre rires et émotion…
Le réalisateur est interdit de tournage dans son pays et n’a pas le droit de sortir d’Iran. Et pourtant, ce film sort et est primé à Berlin. A voir absolument.
SHAUN LE MOUTON de Mark Burton, Richard Starzak : Shaun, un mouton malicieux, vit avec son troupeau dans la ferme d’un paysan sympathique et myope. Mais il décide de prendre des vacances. Il tente ainsi d’endormir le fermier et y réussit tellement bien qu’il perd tout contrôle de la situation et voit le pauvre fermier emmené loin de son exploitation. En compagnie de Bitzer, le chien de berger, et du troupeau entier, Shaun doit bientôt rejoindre la grande ville et opérer le sauvetage du fermier. Une mission délicate au cours de laquelle il va essayer d’empêcher le terrifiant Trumper, responsable de la fourrière, d’attraper les moutons égarés…
C’est frais, tendre, et franchement très drôle. Le scénario est génialement délirant, et le film est rythmé par une super musique pop rock dynamisante . Oui, du grand art avec de la pâte à modeler. A ne pas rater , qu’on soit grand ou petit, c’est un joyau de l’animation . A voir absolument.